Selon une de nos sources, le crépitement des balles a d’abord été entendu près de chez le général John Numbi, au rond-point Carrefour. Ce dernier est un proche de Joseph Kabila, actuellement réfugié au Katanga alors qu’il perd des plumes dans le bras de fer qui l’oppose au président Félix Tshisekedi – qu’il a placé au pouvoir et dont il était officiellement l’allié jusqu’à fin 2020 – pour le contrôle du pouvoir .
Plainte contre le général John Numbi
Vendredi dernier, les avocats des parties civiles dans l’affaire Floribert Chebeya – défenseur des droits de l’Homme retrouvé assassiné en juin 2010 alors qu’il avait été convoqué chez l’officier de police – ont annoncé avoir déposé plainte devant le parquet militaire contre un général. John Numbi étant le seul ilmpliqué dans l’affaire, on pense généralement qu’il s’agit de lui; deux nouveaux témoignages ont, en effet, été rendus publics la semaine dernière sur cet assassinat, présentant le général Numbi comme son commanditaire.
Plusieurs de nos sources évoquent en effet l’attaque d’un dépôt d’armes du camp militaire de Kimbembe, de la Garde Républicaine. Celle-ci a été créée par Joseph Kabila mais s’est rapprochée du président Tshisekedi puisque c’est elle qui avait pris le contrôle du Palais du peuple, à Kinshasa (fermé par les présidents kabilistes de l’Assemblée nationale et su sénat, Jeanine Kabunda et Alexis Thambwé), la veille de la prestation de serment des nouveaux juges de la Cour constitutionnelle, nommés illégalement par le chef de l’Etat actuel, en septembre 2020. C’est cette nomination qui a lancé le bras de fer entre le chef de l’Etat et son prédécesseur.
Heurts entre militaires?
Une troisième hypothèse est évoquée: des heurts entre militaire katangais et kasaïens, alors que la tension est forte entre les deux groupes ethniques au Katanga, reflet du bras de fer Kabila (katangais)/Tshisekedei (kasaïen). Cette hypothèse est toutefois affaiblie par le fait qu’il y a peu de militaires kasaïens, cette ethnie ayant été écartée de l’armée sous les présidents Mobutu et Kabila père et fils. Certains ont été promus pour remplacer des officiers katangais, sous la présidence Tshisekedi, mais pas en grand nombre.
Enfin, la quatrième hypothèse est celle d’une révolte de militaires de la Garde Républicaine, non payés.
Communiqué officiel
En début de soirée, dimanche, un communiqué officiel a indiqué qu’un groupe d’assaillants avait attaqué le camp Kimbembe et que le 13ème Régiment de la Garde Républicaine « a réussi à neutraliser 4 assaillants » et capturé un certain « Migabo Kaze, qui serait commissaire de police » travaillant à l’Unité nationale d’intervention. Deux PKM et deux AK47 ont été récupérés sur eux, ainsi qu’un appareil photo numérique, des téléphones et des amulettes. Le reste du groupe d’assaillants s’est replié vers Kinsevere « où les forces de défense sont à leur poursuite », ajoute le communiqué.
Selon ce dernier, un second groupe d’assaillants, une cinquantaine d’hommes, a attaqué ce matin le camp Kibati. Vêtus de T-shirts et portant des bandelettes rouges autour du front – NDLR: comme le font les Bakata Katanga – ils sont entrés dans ce camp où vivent les familles des militaires du bataillon de défense de la 22ème Région militaire en scandant, en swahili, « nous venons libérer le Katanga ». Là, les militaires ont « neutralisé trois assaillants et en ont capturé quatre. L’attaque à Kibati a tué un enfant de dix ans et blessé quatre épouses de militaires et deux militaires. Bien que le communiqué n’annonce pas la capture des assaillants en fuite, il aassure la situation « totalement sous contrôle ».
Blessés par machette
Selon des images reçues par La Libre Afrique, des habitants de la ville ont été grièvement blessés à coups de machette.
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Source: AL